Exhortation

Présidentielle 2023 : Intégralité du message des évêques du Gabon aux chrétiens du pays

Présidentielle 2023 : Intégralité du message des évêques du Gabon aux chrétiens du pays
Présidentielle 2023 : Intégralité du message des évêques du Gabon aux chrétiens du pays © 2023 D.R./Info241

La rédaction d’Info241 vous livre l’intégralité du message des évêques du Gabon, prononcé ce dimanche 29 janvier à l’Eglise Saint-Pierre de Libreville à l’occasion de leur 30e conférence épiscopale. Ils reviennent notamment sur le climat socio-politique du pays avant d’inviter les gabonais à se mobiliser pour la présidentielle gabonaise de cette fin d’année 2023. Ils appellent à des élections transparentes et apaisées dans le pays.

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MESSAGE DES EVEQUES DU GABON A L’OCCASION DE LEUR XXXème ASSEMBLEE PLENIERE.
« Avec le Saint Pape Jean Paul II, Eglise famille de Dieu au Gabon, lève-toi et marche pour la vérité, la justice et la paix »
I-LE CONTEXTE ET LES FONDEMENTS DE L’ENGAGEMENT DE L’EGLISE FACE A LA SITUATION SOCIO-POLITIQUE ACTUELLE
« Le prophète avertit le peuple » (Ezéchiel 33,6). Et, « La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire » (GS, n. 1).

1. L’élection présidentielle prévue cette année au Gabon approche inexorablement. La situation socio-politique dans notre pays présente quant à elle des signes d’inquiétudes et quelques espoirs. Notre analyse révèle des nuages à l’horizon, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

2. Le climat socio-politique actuel se caractérise sur le plan social par : une mauvaise répartition des richesses ; un taux de chômage, relativement élevé, surtout des jeunes. Le réseau routier demeure impraticable dans plusieurs zones. On déplore encore des détournements au détriment des projets de développement. Par conséquent, le tissu économique local reste faible. La politique de l’habitat ne répond que fort peu aux attentes de la population. Par ailleurs, la pression fiscale galopante n’aide ni les opérateurs économiques ni les ménages.

3. Sur le plan politique l’essoufflement du modèle hérité de la Conférence Nationale de 1990, a conduit à un multipartisme inopérant, se traduisant par : des débats non-équilibrés entre majorité et opposition ; la guerre des égos ; des dialogues qui mettent en avant des intérêts personnels. Les conséquences de ce climat socio-politique sont nombreuses : crise de la gouvernabilité ; crise de confiance entre les citoyens et les hommes politiques malgré quelques forces dont la réalité du pluralisme et du cadre juridique.

4. L’Eglise catholique « qui, en raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond d’aucune manière avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique, est à la fois le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine ». (Gaudium et Spes, 76, 2). Une telle affirmation est non seulement une interdiction d’intervenir directement dans les affaires politiques d’une nation, mais surtout la reconnaissance de l’obligation religieuse de porter un jugement moral, « même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent » (Gaudium et Spes, 76, 5). Lorsque l’Eglise s’occupe du « développement des peuples », elle ne peut être accusée d’outrepasser son propre domaine de compétence et encore moins le mandat reçu du Seigneur (Sollicitudo Rei Socialis, 8, 5).

5. Au fond, « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » (Gaudium et Spes, 1). L’Eglise a ainsi la juste obligation de prêcher la foi avec une authentique liberté, enseigner sa doctrine sociale, accomplir sans entraves sa mission parmi les hommes (...) en utilisant tous les moyens conformes à l’Évangile et en harmonie avec le bien de tous, selon la diversité des temps et des situations (Gaudium et Spes, 76, 5). Elle a une mission de vérité à remplir, une mission impérative. Sa doctrine sociale est un aspect particulier de cette annonce : c’est un service rendu à la vérité qui libère. (Caritas in veritate, 9)

« Avec le Saint Pape Jean Paul II, Eglise famille de Dieu au Gabon, lève-toi et marche pour la vérité, la justice et la paix »

II - L’EGLISE AU GABON POUR LA VERITE LA JUSTICE ET LA PAIX

« Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs » (Ps 127, 1)

6. L’engagement pour le Seigneur Jésus Christ est un trésor précieux confié aux évêques, aux prêtres, aux diacres, aux personnes consacrées, aux catéchistes et aux laïcs. Cette mission nous porte à approfondir la vocation chrétienne. Elle nous invite à vivre au nom de Jésus, la réconciliation entre les personnes et les communautés, et à promouvoir pour tous la paix et la justice dans la vérité. (Africae munus, 1)

« La foi est la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités que l’on ne voit pas » (He 11, 1)

7. L’homme est pétri par son passé, mais il vit et chemine aujourd’hui en regardant vers l’avenir. Conscients de notre parcours, nous réaffirmons qu’il est possible de trouver des chemins d’espérance, en instaurant un 

dialogue entre les membres des composantes religieuses, sociales, politiques, économiques, culturelles et scientifiques. Il nous faudra alors retrouver et promouvoir une conception de la personne et de son rapport à la réalité fondée sur un renouveau spirituel profond.

8. Nous entendons rappeler à tous, qu’ils sont soeurs et frères, enfants de la même terre (Mt 23,8) et qu’ils ont tous le devoir de rechercher en toute chose, ce qui contribue à édifier la fraternité, la paix (Rm 14, 19) et la justice. Dans le dessein de Dieu, l’Eglise est le mystère de la communication de l’amour de Dieu à l’humanité, le signe et l’instrument de la communion de la famille humaine avec Dieu lui-même et de la communion entre les hommes et avec toute la création.

9. A l’exemple du Christ, nous ne serons fidèles à cette mission qu’en effectuant une conversion continue vers le Père, source de toute vraie vie, l’unique capable de nous délivrer du mal, de toute tentation et de nous maintenir dans son Esprit, au sein même du combat contre les forces du mal.

« Avec le Saint Pape Jean Paul II, Eglise famille de Dieu au Gabon, lève-toi et marche pour la vérité, la justice et la paix »

III - APPEL A L’ENGAGEMENT ET LA PARTICIPATION POLITIQUE DES CHRETIENS

Aux chrétiens du Gabon : l’engagement, la participation et la Charité Politique

« Voici, je fais l’univers nouveau » (Ap 21, 5)

Nous, vos Evêques, appelons tous les chrétiens à un engagement social et politique pour la vérité, la justice et la paix.

10.Nous vous invitons à faire preuve de solidarité durant les prochaines élections. Une solidarité que Saint Jean-Paul II situe dans l’engagement quotidien comme détermination ferme et persévérante à œuvrer pour le bien personnel et collectif : « La solidarité n’est pas un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun, parce que, tous, nous sommes vraiment responsables de tous » (Sollicitudo Rei Socialis,38).

11.Cela nous donne l’occasion de rappeler que l’Eglise au Gabon s’est engagée devant l’Etat gabonais à œuvrer ensemble pour le bien-être spirituel et matériel de l’homme, comme en faveur de la promotion du bien commun (Accord-Cadre entre le Saint-Siège et la République Gabonaise, art. 1, 1997) qui n’est rien d’autre que prendre soin et se servir de l’ensemble des institutions qui structurent juridiquement, civilement 

la vie sociale qui prend ainsi la forme de la polis, donc de la charité (Caritas in Veritate,7). En effet, ces deux termes, Charité et Politique, ne sont plus à opposer, mais à associer pour le plus grand bien de tous, comme le rappelait le Pape Pie XI : « Le domaine de la politique est le champ de la plus vaste charité, la charité politique » (Documentation Catholique, 1930, co1.358).

12. La vie politique et sociale qui doit permettre le vivre-ensemble ne peut être désertée par les chrétiens ; elle ne peut faire l’économie de la charité à l’égard d’autrui et le souci des autres. Il est souhaitable que les chrétiens s’impliquent davantage dans la vie politique en gardant leur identité de sel de la terre et lumière du monde. Pétris de l’Evangile et de la Doctrine Sociale de l’Eglise, les chrétiens doivent passer de l’initiative individuelle à l’action collective. Savoir relever le défi du pouvoir, car il y va de la transformation des conditions de vie de tous. Le saint Concile réitère cet appel pressant et urgent aux « chrétiens, citoyens de l’une et de l’autre cité, à remplir avec zèle et fidélité leurs tâches, en se laissant conduire par l’esprit de l’Evangile (G.S.75). Aucune élection ne ressemble à une autre. Toute nouvelle élection est une opportunité à saisir. C’est pourquoi nous vous invitons à vous inscrire sur les listes électorales et à aller voter.

Aux hommes politiques : Pour une Saine et bonne Politique

13. Dans sa Lettre Encyclique, Fratelli Tutti, le Pape François fraie les chemins de la politique authentique, au service du bien commun et permettant le développement de tous. Réaffirmant solennellement la noblesse de la pratique politique, le Saint-Père espère et croit en la possibilité d’une saine politique capable de réformer, de coordonner et de doter nos institutions de pratiques idoines repoussant les inerties vicieuses : « Face à tant de formes mesquines de politique et à courte vue, je rappelle que la grandeur politique se révèle quand, dans les moments difficiles, on œuvre pour les grands principes et en pensant au bien commun à long terme » (Fratelli Tutti,178).

14. La saine et bonne politique est une voie inlassable de conception, de recherche et de réajustement des voies constructives de la société aux différents niveaux de la vie sociale. Cela, grâce à l’amour social : « L’amour social est une force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les problèmes du monde d’aujourd’hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures, les organisations sociales, les normes juridiques » (Fratelli Tutti,183). Dans notre contexte politique, cela suppose de rompre avec certaines habitudes ou stratégies de contrôle qui ne font que tranquilliser et transformer les populations en des êtres apprivoisés, inoffensifs et passifs. En effet, « le dirigeant politique est un homme d’action, un constructeur porteur de grands objectifs, doté d’une vision large, réaliste et pragmatique, qui va même au-delà de son propre pays. Les préoccupations majeures d’un homme politique ne devraient pas être 

(...) uniquement celles (...) de son intérêt personnel, de sa famille, de son village, de son parti politique, de sa province ou de son ethnie (...) Il doit lutter contre les crimes rituels et favoriser les mécanismes de solidarité, surtout envers les plus démunis » (Fratelli Tutti,188)

15. En 1991, notre Conférence Episcopale l’avait déjà souligné : « Nous devons tous mobiliser nos forces de vie pour construire une société nouvelle. Les prochaines élections constituent l’une des étapes décisives de cette construction » (C.E.G. L’Eglise dans les mutations actuelles de la société gabonaise, 1991, p. 41).

Aux jeunes : Notre pays a besoin d’une Jeunesse consciente et courageuse

16. L’Eglise a toujours vu dans la jeunesse le présent et l’avenir de l’humanité (Ecclesia in Africa, 93).

17. Le tournant actuel de notre pays, donne à l’Eglise qui est au Gabon d’orienter son regard vers les jeunes, dans leur dynamisme, dans leur quête existentielle enthousiaste, pour dire qu’ils sont le sel de la terre, les rayons de lumière, qui portent en eux l’espoir de vivre en hommes libres capables de transformer le monde. Puisez dans le trésor des mouvements d’action catholique : Cœurs Vaillants (CVAV), SCOUTS, Génération Nouvelle (GEN), CHEVALIERS de l’Immaculée, Jeunesse ouvrière Chrétienne (JOC), Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC), que caractérisait la méthode d’éducation par l’action, Voir-Juger-Agir. Votre action et votre engagement peut transformer le Gabon. Votre engagement et votre action organisés, disciplinés et réfléchis, peuvent transfigurer notre pays, pour en faire un havre de vérité, de justice et de paix. C’est pourquoi le Pape Jean-Paul II disait : « Votre pays a besoin d’une jeunesse saine, consciente et courageuse... de jeunes qui réfléchissent et qui prient pour avoir le courage d’aller à contre-courant des manières de penser et de vivre certainement destructrices de la personne humaine et de la société » (Discours de Jean-Paul II au Peuple du Gabon, 1982).

18. Nous vous exhortons à ne pas vous laisser manipuler et tromper par les vendeurs d’illusions et les promoteurs des contrevaleurs du monde présent. Chers jeunes, dites : non à l’homosexualité, non à la pédophilie, non à la corruption, non à la compromission, non aux promotions contre nature, non à la facilité, qui sont devenus le lot de notre société. Au contraire, c’est par une vie de qualité, qui respecte votre dignité, par l’effort et l’amour du travail bien fait, que vous serez des maillons sûrs de vos familles et du Gabon. Votre détermination à donner un visage nouveau à notre société est un atout inestimable que vous devez préserver jalousement. Faites confiance au Christ, Il illuminera vos intelligences et vos projets, et cheminera avec vous, pour vous réconforter comme avec les disciples d’Emmaüs (Lc 24, 18-35).

Aux hommes des Médias : Contribuer à la Vérité, à la Justice et à la Paix

19. Le Concile Vatican II reconnaît, dans les médias, l’une des merveilleuses découvertes techniques, inspirée par Dieu, et souligne le bien immense que l’on tire de leur usage : ils rendent de grands services au genre humain et contribuent d’une manière efficace au délassement et à la culture de l’esprit, ainsi qu’à l’extension et à l’affermissement du règne de Dieu (Inter Mirifica, 1). A l’approche des élections dans notre pays, nous exhortons les communicateurs à respecter la norme éthique. Que la communication soit véridique, complète, honnête, et convenable (Inter.Mirifica, 5). Que l’accès aux médias soit équitable.

20. Chers fidèles laïcs, acteurs politiques, hommes et femmes de bonne volonté, une des tâches de l’Eglise (...) consiste à former des consciences droites et réceptives aux exigences de la justice pour que grandissent des hommes et des femmes soucieux et capables de réaliser un ordre social juste par leur conduite responsable (...). (AM, 22). Nous Evêques, sommes disponibles pour vous écouter, et explorer de nouveaux sentiers pour vous accompagner et soutenir jusqu’au bout comme pasteurs, vous offrir la formation spirituelle et morale dont vous avez besoin pour vivre la politique comme un champ d’évangélisation.

« Avec le Saint Pape Jean Paul II, Eglise famille de Dieu au Gabon, lève-toi et marche pour la vérité, la justice et la paix »

IV - POUR DES ELECTIONS DANS LA VERITE LA JUSTICE ET LA PAIX Pour des élections transparentes et paisibles

21. « Les élections constituent un lieu d’expression du choix politique d’un peuple et sont un signe de la légitimité pour l’exercice du pouvoir. Elles sont le moment privilégié pour un débat politique public sain et serein, caractérisé par le respect des différentes opinions et des différents groupes politiques. Favoriser un bon déroulement des élections, suscitera et encouragera une participation réelle et active des citoyens à la vie politique et sociale. Le non-respect de la Constitution nationale, de la loi ou du verdict des urnes, là ou des élections ont été libres, équitables et transparentes, manifesterait une défaillance grave dans la gouvemance et signifierait un manque de compétence dans la gestion de la chose publique. » (A. M 81). Vus les attentes qui se cristallisent autour de l’élection présidentielle de 2023 et les enjeux pour le futur de notre nation, nous, Evêques du Gabon, demandons le respect du vote des citoyens. Nous invitons les populations à la vigilance durant les différentes campagnes électorales. La sécurisation des opérations du dépouillement, la transparence et l’annonce des résultats sont un enjeu majeur. Il importe à cet effet de prévenir les contestations et les violences sous toutes formes après les élections. La vie humaine est précieuse.

Aucune élection ne doit occasionner des blessés ou des morts. Un mort est un mort de trop.

Appel à la conversion et à la prière

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle » (Mc 1, 15)

22. Dans quelques semaines, avec la célébration du Mercredi des cendres, nous commencerons le temps de Carême, temps de conversion. Après la proclamation de parole de Dieu, quand les cendres seront imposées sur nos fronts, rappelons-nous que seul Dieu peut nous aider à mettre chaque chose à sa place dans notre vie et à reconnaître en toute personne la dignité de son image en elle. Le Christ est au milieu de nous et son Esprit est à l’œuvre. Il est notre Sauveur, la Bonne Nouvelle et H nous dit : « sans moi, vous pouvez rien faire » (Jn 15, 1). Que durant ce carême, nous puissions réellement nous réconcilier avec nous-mêmes, avec nos frères et soeurs et avec Dieu qui nous attend dans le sacrement de la réconciliation. « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir » (Mc 3, 24-25).

23. La prière est la respiration du chrétien. Saint Paul ne nous dit-il pas de « prier sans cesse » (1 Th 5,17). Nous vous invitons à ruminer la Parole de Dieu, à la laisser labourer et illuminer vos cœurs. Que plus jamais la lumière du Christ ne soit cachée sous le boisseau mais qu’elle éclaire tous nos milieux de vie. Qu’elle soit au cœur de la prière personnelle, de la prière en famille et en communauté ecclésiale vivante de base. Que l’eucharistie quotidienne ou dominicale ne soit pas une routine mais une rencontre vivante avec le Ressuscité qui nous dit : « n’ayez pas peur j’ai vaincu le monde » (Jn 16,33). Participez à chaque eucharistie avec une intention particulière pour la vérité, la justice et la paix dans notre pays.

Que la Vierge Marie, Notre Dame du Gabon intercède et veille sur le Gabon et tous ses habitants.

Fait à Libreville, le 29 Janvier 2023.

Les Evêques du Gabon

Mgr Jean Vincent ONDO EYENE 

Evêque d’Oyem

Président de la CEG

 

Mgr Jean Patrick IBA - BA

 Archevêque de Libreville

Vice-Président de la CEG

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