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Port-Gentil : Esclavagisés, les agents de la multinationale G4S crient leur désarroi

Port-Gentil : Esclavagisés, les agents de la multinationale G4S crient leur désarroi
Port-Gentil : Esclavagisés, les agents de la multinationale G4S crient leur désarroi © 2022 D.R./Info241

Les agents de sécurité de la multinationale G4S antenne Gabon faisant dans la surveillance et le gardiennage, le contrôle d’accès, les systèmes d’alarme, l’assistance aéroport, le placement des chauffeurs de sécurité ainsi que la sécurité événementielle pour ne citer que ceux-là sont en colère depuis plusieurs mois. Et pour cause, ils réclament un rehaussement de salaire et le versement de leurs cotisations sociales et bien d’autres.

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En effet, plusieurs entreprises ayant noué un partenariat avec cette multinationale de sécurité verseraient par contrat mensuel sur chaque agent des montants atteignant près de 1 500 000 FCFA alors que les agents sont payés en monnaie de singe. Selon plusieurs sources, certains reçoivent des salaires allant de 100 000 FCFA à 140 000 FCFA. Le constat le plus alarmant dans cette affaire, vient du fait que plusieurs agents postés sur des sites pétroliers totalisant près de 42 jours de travail, recevraient 200 000 FCFA en guise de salaire.

Mieux, ces derniers ne bénéficient d’aucune prime de déplacement encore moins la prime de risque. Une situation qui fait en sorte qu’il n’y a aucune différenciation salariale entre un agent posté sur un site pétrolier et un autre élément de sécurité posté en onshore, si ce n’est que de 40 000 FCFA. Fort de ce qui précède, les agents de cette entreprise fustigent surtout le fait qu’ils soient tous payés pour la plupart par virement Airtel Money. Tout simplement parce que c’est encore à eux d’assurer les frais de retrait.

« G4S verse des salaires dérisoires de 140 000 FCFA aux employés, parfois même moins. Et dans ces salaires là, on retire parfois les cotisations sociales qui ne sont pas reversées. Même celui qui lave les assiettes sur site gagnent plus qu’un agent exposé aux dangers d’explosion, aux dangers de gaz et bien d’autres. Et G4S ne tient pas compte de certaines situations », explique un agent qui a tenu à garder l’anonymat.

Aussi, les agents déplorent également le manque d’équipements et bien d’autres. Mais surtout leur situation sociale qui n’est pas régularisée. En effet, cela ferait plusieurs années déjà que les cotisations sociales des agents de sécurité de la plupart des villes du pays ne sont pas reversées à la CNSS. Et pourtant ces cotisations sont ponctionnées aux agents mensuellement.

« Nous avions l’impression que nos institutions ne fonctionnent pas au vu de ce qui se passe. Le ministère du travail est informé de cette situation. Mais personne n’a bougé le petit doigt. Il faut que nous soyons assurés au niveau des cotisations sociales, il faut le rehaussement des salaires. Mr Wakili ne discute jamais avec les agents. Il nous méprise tout en nous menaçant et c’est pas d’aujourd’hui », fustige un autre agent basé à Port-Gentil.

Il faut dire que face au travail ralenti de certains agents, pas mal de société ont dû interpeller les responsables de l’entreprise G4S afin qu’elle essaye un temps soit peu, de régulariser la situation salariale des agents qui ne cessent de se plaindre. C’est le cas par exemple de Schlumberger, Vaalco ou encore Assala qui se sentent aujourd’hui outrés par un tel traitement. Dans un passé récent, le responsable d’Assala Gabon avait dû convoqué le manager tant décrié.

Il était question que Pascal Wakili, l’actuel DG de la boîte de sécurité puisse trouver des voix et moyens pour rehausser le salaire de ses agents, car le travail piétine sur certains bases pétrolières du géant gazier. À ce jour, rien n’a changé, c’est le statu quo. Osons espérer que Pascal Wakili qui est actuellement dans la capitale économique afin de rencontrer ses clients remontés, trouvera une solution pérenne à cette affaire en respectant les normes du code du travail gabonais.

Cependant, les agents ont promis d’autres actions de revendications conformes à la législation gabonaise. Ils entrevoient saisir d’ici peu les plus hautes autorités pour que cesse cette forme d’esclavagisation. Si leur situation ne s’améliore pas, ils comptent dans les tous prochains mois, mettre en place un bureau syndical afin d’entamer un mouvement de grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire.

« C’est une solution qui va arriver si rien ne change. Nous avions tenté de trouver des solutions en interne, mais rien. Que Wakili sache que y’a des gabonais a G4S qui sont diplômés et instruits. Nous prendrions toutes les dispositions pour que cette situation s’améliore », averti un autre agent de sécurité.

@info241.com
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