Projet de loi

Les médias en ligne gabonais bientôt passibles de sanctions pour les réactions de leurs lecteurs

Les médias en ligne gabonais bientôt passibles de sanctions pour les réactions de leurs lecteurs
Les médias en ligne gabonais bientôt passibles de sanctions pour les réactions de leurs lecteurs © 2023 D.R./Info241

C’est le nouveau projet du gouvernement d’Alain Claude Bilie By Nzé caché sous une reforme de la Haute autorité de la communication (HAC). Selon le texte présenté et adopté le 1er février en conseil des ministres, les responsables de médias en ligne pourraient écoper des sanctions de la HAC pour des commentaires postés par des internautes. Une reforme qui sonne comme un habile levier pour la censure de médias durant les prochaines campagnes électorales qui s’annoncent très animées.

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Le nouveau ministre de la Communication Rodrigue Mboumba Bissawou nommé le 9 janvier dernier, montre déjà les couleurs de son action à la tête de ce ministère. Via sa consœur Denise Mekam’ne Edzidzie Taty, ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles et les autorités administratives interdépendantes, ils ont présenté et fait adopter en conseil des ministres un projet de loi visant à reformer la HAC.

Une reforme malicieuse

Outre l’élargissement des attributions de la HAC à la "régulation du secteur de la communication audiovisuelle, cinématographique, écrite, numérique et de la publicité", le texte prévoit également d’élargir la liste des sanctions que pourra infliger le gendarme des médias qui a toujours autant mauvaise presse. En ligne de mire, les commentaires jugés désobligeant des internautes. Dans le viseur du gouvernement les commentaires jugés haineux, tribalistes ou racistes mais pas que.

"Ainsi, en matière de sanctions, les nouvelles dispositions précisent que « les commentaires des articles mis en ligne fondés sur des propos haineux, racistes, tribalistes ou d’images portant atteinte à l’intégrité morale, à l’honneur, à la cohésion sociale ou à la vie privée d’autrui, exposent le directeur de publication aux sanctions prévues par le présent projet de loi »", précise le communiqué final du dernier conseil des ministres.

Un joker pour la censure

En clair, le gouvernement gabonais veut pouvoir sanctionner de suspension temporaire ou définitive, les médias qui ne censurent pas suffisamment bien les commentaires postés par les internautes. Une mesure déjà jugée liberticide par les patrons de presse en ligne qui voit déjà là un joker à brandir pour censurer les médias durant la campagne présidentielle à venir en raison de commentaires désobligeants contre le régime de Libreville.

Tout comme on se demande bien comment la HAC se prendra pour mesurer les réactions portant atteinte à "l’intégrité morale, à l’honneur, à la cohésion sociale". Avec quel curseur et quels outils ? De quoi faire rentrer beaucoup de subjectivité et l’arbitraire dans les futures sanctions que prononceront la HAC à l’endroit de la presse en ligne.

@info241.com
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