Insolite

En plus de voler la femme de son voisin, un gabonais vivait de l’électricité de son rival cocufié

En plus de voler la femme de son voisin, un gabonais vivait de l’électricité de son rival cocufié
En plus de voler la femme de son voisin, un gabonais vivait de l’électricité de son rival cocufié © 2023 D.R./Info241

Encore une affaire sordide que devra démêler la justice gabonaise. Un gabonais d’une trentaine d’années volait allégrement l’électricité de son voisin depuis deux ans à Port-Gentil (Ogooué-Maritime, ouest du Gabon). Mais ce n’est pas tout, ce robin des bois de l’électricité se faisait également de l’argent avec ce trafic. Le tout facilité par sa relation amoureuse avec la femme de la victime. Un manège qui a été finalement découvert par le mari cocufié ce vendredi. Lequel a promis des suites judiciaires à ce double voleur et à la dizaine de bénéficiaires de l’électricité dérobée astucieusement depuis de long mois.

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L’audace, la bravoure, le courage ont fait de Benoît Ndombi un héros au quartier dit Sans-manguiers, dans le 4e arrondissement de Port-Gentil. Ce gabonais, la trentaine d’années révolue, sans emploi et père d’un garçon de 5 ans, a fait parler de sa dextérité, son savoir-faire et de son intelligence durant plus de deux ans. En effet, ne sachant plus comment payer ses factures d’eau mais surtout d’électricité, il aurait tout bonnement décidé de se brancher sur les câbles électriques qui alimentent le foyer du mari de sa petite amie Nellie K.

Robin de l’électricité

En relation cachée avec cette dernière, le courageux Benoît Ndombi aurait proposé à sa partenaire de lui rendre un service : jouir de l’électricité, le temps que sa ligne coupée soit rétablie. A cinq mètres du sol, pendue à un poteau de bois, celui que l’on appelle le « gigolo » dans le quartier, a tiré son câble dans ce bidonville de Sans-manguiers derrière un libanais. L’exode rural qui a conduit une population de plus en plus nombreuse à s’entasser, a également permis à cet opportuniste de développer un commerce en parallèle, outre la charité laissée par sa conjointe.

Après s’être connecté, Benoît Ndombi aurait illicitement raccordé depuis son domicile de nombreux foyers qui attendaient des mois voire des années avant de voir la lumière. "Moi, j’avoue que je payais à l’époque 10 000 le mois parce que je n’avais que trois appareils électroménagers. Si j’ai bonne mémoire, nous étions plus de dix qui étions branchés chez lui. On n’a jamais su où il tirait le courant"›, a expliqué Carl Moustinga Koumba, l’un des bénéficiaires des largesses du trafiquant d’électricité.

Le pot aux roses

Profitant des connexions anarchiques de câbles électriques dans le quartier, il se serait branché paisiblement en complicité avec Nellie K, à l’énergie domestique d’Yves Osselet, un jeune entrepreneur gabonais. "Les ampères du compteur avaient été augmentées, vue que j’ai des appareils du boulot qui consomment beaucoup d’énergie. Je ne me doutais pas que quelqu’un était connecté chez moi. C’est un voisin qui m’a interpellé un jour, me disant de faire la révision globale de mon câblage si personne n’est branchée", a déclaré à Info241 le chef de famille désabusé Yves Osselet.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un jour Nellie K informée par son mari d’un voyage d’affaires du côté de Libreville, aurait demandé à son petit "pompier", de profiter de l’absence de son mari, afin de se raccorder discrètement sans laisser une seule trace. Choses faite ! Puisque c’est par un conduit souterrain que la tâche avait été exécutée avec maestria, tard dans la nuit aux environs de 2h du matin. "J’ai fait appel à un électricien qui a détecté je ne sais par quoi, que quelqu’un s’était lié à ma tension électrique. En suivant le câble qui était enterré, nous sommes tombés dans la maison de ce type. Tout fièrement il m’a dit que la permission de se connecter chez moi venait de ma femme. Et il n’était pas le seul, ils étaient huit sur ma ligne. La situation ira au tribunal", promet l’entrepreneur gabonais Yves Osselet.

Les poursuites judiciaires

Carl Moustinga Koumba ainsi que toutes les autres personnes qui ont bénéficié de l’énergie d’Yves Osselet ont été auditionnées. Quant à Nellie, elle a été renvoyée auprès de sa famille. Pour protéger sa concession, Yves Osselet a fait ériger une barrière tout autour de sa maison et de sa structure. En revanche, la fraude au Gabon en matière d’électricité, est estimée entre 20% à 40%. Ce qu’on appelle pudiquement "les pertes commerciales" sont devenues le fait de réseaux organisés qui détournent puis redistribuent illégalement l’énergie.

Si on veut mettre un terme à ce trafic, il faut faciliter l’accès à l’énergie pour tous. Faire comprendre que l’électricité est une ressource pour l’Etat, donc un moyen de développement du pays. Cela permet de construire des écoles et des hôpitaux. Le problème est que la corruption est si répandue au Gabon, qu’on appelle ça "faire du social". Une situation qui tue l’économie du pays.

@info241.com
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